Catégorie : 23 bonnes raisons

  • Faire progresser l’apprentissage ouvert : la Déclaration de Dubaï et les chaires UNESCO d’éducation ouverte pour un apprentissage accessible, adaptable et pertinent »

    Faire progresser l’apprentissage ouvert : la Déclaration de Dubaï et les chaires UNESCO d’éducation ouverte pour un apprentissage accessible, adaptable et pertinent »

    L’article d’aujourd’hui est écrit par Zeynep Varoglu

    Zeynep Varoglu est Spécialiste principale de programme au sein de la Section pour l’accès universel à l’information et l’inclusion numérique de l’UNESCO, où elle se concentre sur les ressources éducatives libres et le cadre de compétences TIC pour les enseignant·es.

    ​Zeynep est la personne qui coordonne depuis des années les efforts de l’UNESCO en matière de RELs. Elle a accepté de partager ici son analyse globale et sa vision sur le nouveau contexte, favorable au développement de l’éducation ouverte. En quelque sorte, Zeynep nous explique pourquoi… c’est le bon moment d’ouvrir !

    La Déclaration de Dubaï sur les ressources éducatives libres (REL), adoptée lors du 3e Congrès mondial de l’UNESCO sur les REL, « Biens publics numériques : solutions ouvertes et IA pour un accès inclusif à la connaissance » (Dubaï, Émirats arabes unis, 19-20 novembre 2024), offre un cadre complet pour transformer l’éducation grâce à l’utilisation responsable de l’IA et des technologies émergentes. S’appuyant sur la Recommandation de l’UNESCO de 2019 sur les REL, la Déclaration aborde les défis posés par l’essor rapide de l’IA générative, tels que les questions de licence pour les contenus générés par des machines, la confidentialité des données et le développement d’outils d’IA pour améliorer l’attribution, la découvrabilité et la traduction automatique. La Déclaration présente des stratégies concrètes qui favorisent un accès plus large aux connaissances, aux possibilités d’éducation et à l’ouverture, tout en garantissant une intégration responsable de l’IA dans l’apprentissage.

    La Déclaration de Dubaï sur les ressources éducatives libres (REL) est le fruit d’un effort de collaboration global entre plusieurs parties prenantes pour mettre en œuvre la Recommandation de l’UNESCO de 2019 sur les REL. Parmi les contributions clés, citons celles du Dr Tel Amiel, titulaire de la Chaire UNESCO sur l’éducation ouverte et les technologies pour le bien commun, au Brésil, et de la Dre Javiera Atenas, maître de conférences à l’Université de Suffolk, au Royaume-Uni, qui a préparé un document de recherche pour l’UNESCO. L’initiative a également été soutenue par le Réseau des Nations Unies pour les solutions de développement durable (SDSN). La Déclaration a été élaborée à partir de deux cycles de commentaires du Groupe consultatif de la Coalition dynamique pour les REL de l’UNESCO/Forum sur la gouvernance de l’Internet (FGI) et de six consultations régionales [1] organisées par l’UNESCO. Ces consultations ont impliqué environ 900 participant·es de 91 pays représentant des gouvernements, des institutions et la société civile, et ont fourni des informations régionales qui ont été intégrées dans la Déclaration. En outre, une consultation mondiale en ligne ouverte a reçu des contributions de 36 pays en six semaines, ce qui témoigne d’un large soutien. D’autres améliorations ont été apportées lors du 3e Congrès mondial des REL de l’UNESCO, qui a réuni quelque 400 participant·es de 100 pays représentant des gouvernements, des institutions et la société civile de toutes les régions du monde de l’UNESCO.

    L’accent mis par la Déclaration de Dubaï sur le développement de technologies pour les contenus éducatifs ouverts s’inscrit dans la droite ligne de la mission du Réseau UNESCO UNITWIN en Éducation Ouverte (UNOE). Le réseau sert de plaque tournante essentielle pour la recherche, la promotion et le renforcement des capacités, en s’efforçant de créer un écosystème éducatif qui reste ouvert, accessible et adaptable aux besoins de divers·es apprenant·es. Il joue un rôle central dans la réalisation des objectifs de la Déclaration de Dubaï en favorisant un avenir où l’inclusion, l’équité et la collaboration sont fondamentales pour l’apprentissage.

    La Déclaration de Dubaï sert de guide stratégique aux États membres de l’UNESCO pour tirer parti des contenus d’apprentissage sous licence libre et intégrer l’IA et les technologies émergentes dans l’écosystème des REL. Elle souligne l’importance des communs numériques, tels que décrits dans la Feuille de route pour la coopération numérique du Secrétaire général des Nations unies, qui comprend les logiciels libres, les données ouvertes, les modèles d’IA, les normes et les contenus qui respectent les lois sur la protection de la vie privée, qui ne causent aucun préjudice et qui contribuent à la réalisation des ODD. La Déclaration met en évidence plusieurs domaines d’intérêt clés :
      

    • IA générative dans l’éducation : la Déclaration plaide en faveur de cadres responsables et de licences ouvertes pour permettre l’utilisation d’outils d’IA générative dans la création de contenus éducatifs, notamment de manuels, de ressources multimédias et de supports de cours. Cette approche met l’accent sur la transparence et répond aux préoccupations en matière de droits d’auteur·e, contribuant ainsi à l’expansion des biens publics numériques dans l’apprentissage.
    • Confidentialité des données : La Déclaration souligne la nécessité de protéger les données personnelles tout en favorisant le libre échange des connaissances. Elle appelle à la mise en place de politiques qui protègent les données des utilisateurs et des utilisatrices tout en garantissant l’accessibilité et la sécurité des ressources numériques, conformément aux principes des REL.
    • Systèmes d’attribution et découvrabilité : La Déclaration soutient le développement d’outils d’IA qui garantissent une attribution équitable des contenus éducatifs ouverts. Des systèmes d’attribution appropriés sont essentiels pour instaurer la confiance dans les REL, permettant aux personnes créatrices de conserver le mérite de leur travail tout en rendant les ressources accessibles à l’échelle mondiale.
    • Traduction automatique : Les outils de traduction basés sur l’IA sont essentiels pour surmonter les barrières linguistiques dans l’apprentissage. La Déclaration souligne que ces outils doivent être ouverts, précis et culturellement adaptés, afin de promouvoir un accès équitable à l’éducation pour les apprenant·es du monde entier.

    Pour relever ces défis, la Déclaration de Dubaï plaide en faveur d’une collaboration internationale continue, de la recherche et de l’élaboration de politiques flexibles qui soutiennent les biens publics numériques et favorisent un apprentissage inclusif et équitable.

    Le réseau UNESCO UNITWIN en Éducation Ouverte (UNOE) joue un rôle central dans la réalisation des objectifs énoncés dans la Déclaration de Dubaï. Le réseau sert de pôle dynamique pour la recherche, la promotion et le renforcement des capacités, en soutenant l’intégration des REL et des pratiques éducatives ouvertes dans les systèmes d’enseignement supérieur à l’échelle mondiale. En tirant parti des technologies émergentes, le réseau favorise l’ouverture et l’inclusivité dans l’apprentissage.

    Les principaux rôles du réseau UNESCO UNITWIN en Éducation Ouverte (UNOE) sont les suivants :

    • Recherche et développement de politiques : le réseau mène des initiatives de recherche qui éclairent l’élaboration de politiques fondées sur des preuves pour l’apprentissage ouvert. Ses travaux offrent des perspectives essentielles sur la manière dont l’IA et les technologies émergentes peuvent être intégrées dans les REL, en abordant des questions clés telles que le droit d’auteur·e, la sécurité des données et l’attribution équitable.
    • Renforcement des capacités pour l’apprentissage ouvert : le réseau joue un rôle essentiel dans la formation des éducateurs/éducatrices et des institutions à l’adoption de pratiques éducatives ouvertes, renforçant ainsi l’écosystème mondial de l’apprentissage ouvert.
    • Collaboration et promotion mondiales : le réseau encourage la collaboration internationale en partageant les bonnes pratiques et les enseignements appris au niveau mondial. Cette collaboration soutient l’appel de la Déclaration de Dubaï en faveur d’une coopération mondiale renforcée et contribue à faire progresser l’éducation ouverte dans le monde entier.

    La Déclaration de Dubaï sur les REL fournit un cadre solide pour transformer l’apprentissage grâce à la technologie et à l’ouverture. Le réseau UNESCO UNITWIN en Éducation Ouverte (UNOE) joue un rôle déterminant dans la mise en œuvre de ce cadre en soutenant la recherche, le renforcement des capacités et la collaboration mondiale. En intégrant l’IA et les technologies émergentes dans l’apprentissage ouvert, le réseau contribue à la création d’un environnement d’apprentissage plus inclusif, résilient et participatif. Le réseau UNESCO UNITWIN en Éducation Ouverte (UNOE) a un rôle important à jouer pour garantir que les connaissances restent accessibles, adaptables et pertinentes par rapport aux besoins d’un monde de plus en plus numérique.


    [1] Ces consultations régionales se sont tenues en ligne et en format hybride, comme suit : la consultation pour l’Afrique (hybride, à eLearning Africa 2024, le 31 mai 2024) ; la consultation pour les Caraïbes (en ligne, le 10 juillet 2024) ; la consultation pour l’Asie et le Pacifique (en ligne, le 30 juillet 2024) ; la consultation pour l’Europe et l’Amérique du Nord (hybride à la Semaine de l’apprentissage numérique, UNESCO, 4 septembre 2024) ; la consultation de l’Amérique latine (en ligne, 8 octobre 2024) ; et la consultation des États arabes (en ligne, 21 octobre 2024).

    Veuillez noter que cet article a été traduit avec l’aide de l’intelligence artificielle et révisé par des personnes non professionnelles de la traduction. Malgré nos efforts pour garantir la correction et la fidélité du texte, des erreurs ou imprécisions peuvent subsister. N’hésitez pas à nous en faire part : chaireunescorelia@univ-nantes.fr

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    Faire progresser l’apprentissage ouvert : la Déclaration de Dubaï et les chaires UNESCO d’éducation ouverte pour un apprentissage accessible, adaptable et pertinent »

     » de Zeynep Varoglu est sous licence CC BY 4.0

  • Promouvoir la liberté dans l’enseignement et l’apprentissage

    Promouvoir la liberté dans l’enseignement et l’apprentissage

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    Promouvoir la liberté dans l’enseignement et l’apprentissage

     » par Jeremy Kidwell est sous licence CC BY 4.0

  • Contrôler la marchandisation de l’éducation

    Contrôler la marchandisation de l’éducation

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    Contrôler la marchandisation de l’éducation

     » par Catherine Lachaîne est sous licence CC BY 4.0

  • Soutenir la créativité

    Soutenir la créativité

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    Soutenir la créativité

     » par Paul Lyonnaz & Christian Lachappelle est sous licence CC BY 4.0

  • Défendre les droits d’auteur

    Défendre les droits d’auteur

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    Défendre les droits d’auteur

     » par Jacques Dang est sous licence CC BY 4.0

  • Evaluer équitablement

    Evaluer équitablement

    L’article d’aujourd’hui est écrit par Lilia Cheniti Belcadhi

    Dr. Ing. Lilia Cheniti Belcadhi, Maître de conférences (HdR) en Informatique à l’Université de Sousse, Tunisie, chercheuse en Technologies éducatives et IA. Elle est ambassadrice des RELs auprès du Conseil International de l’enseignement ouvert et à distance (ICDE), membre du Conseil scientifique international de l’AUF (Agence Universitaire de la Francophonie) et Vice-présidente du Réseau international de l’innovation pédagogique et de la formation des formateurs, chargée de l’enseignement supérieur.

    L’éducation ouverte repose sur l’accessibilité, la transparence et la collaboration pour favoriser un apprentissage plus inclusif et participatif. Elle vise à améliorer l’enseignement et l’apprentissage, à travers des pratiques pédagogiques basées sur le partage, la collaboration, le libre accès et la réutilisation.

    L’évaluation ouverte est considérée comme une pratique éducative qui vise à améliorer la participation de l’apprenant·e en tant que participant·e clé au processus d’apprentissage (Apprentissage par les pairs), en encourageant l’engagement envers l’apprentissage et en augmentant la validité et la fiabilité des activités d’évaluation par la mise en œuvre d’actions et d’un feedback formatif continu. II existe principalement trois formes d’évaluation : l’évaluation diagnostique, au début d’un processus d’apprentissage, l’évaluation sommative à la fin de l’apprentissage et l’évaluation formative pour identifier le progrès réalisé par l’apprenant·e. Toutes ces formes d’évaluation sont essentielles à la compréhension de ce que les élèves apprennent au cours d’une activité d’apprentissage.

    En adoptant des pratiques d’évaluation ouverte pour les différentes formes d’évaluation, il est possible d’assurer un processus basé sur la transparence et l’équité, à travers un partage des grilles d’évaluation, indiquant les critères d’évaluation adoptés. Les apprenant·es ont de plus accès aux feedbacks et aux corrections de leurs travaux ce qui permet de garantir une équité dans l’évaluation de leurs performances. De plus, les feedbacks apportés aux travaux des apprenant·es peuvent leur fournir des informations variées leur permettant de mieux avancer dans leurs processus d’apprentissage.

    Concevoir et mettre en oeuvre un processus d’évaluation ouverte permet aussi de développer une culture d’amélioration continue auprès des apprenant·es grâce aux retours constructifs qu’ils/elles reçoivent, leur offrant ainsi la possibilité de modifier et d’améliorer leurs travaux à partir des commentaires partagés avec la communauté d’apprentissage. L’évaluation ouverte favorise de plus la mise en place de cadre d’apprentissage collaboratif, en particulier à travers des activités d’évaluation par les pairs, qui permettent d’engager les apprenant·es dans une démarche active d’apprentissage, et mettent l’accent sur les pratiques réflexives et l’amélioration des résultats. Les apprenant·es développent ainsi des compétences telles que la pensée critique et la capacité de donner et recevoir des feedbacks constructifs sur les travaux partagés.

    L’utilisation des technologies pour l’évaluation ouverte facilite la création des ressources d’évaluation, leur réutilisation et leur partage par les communautés d’apprentissage. Ces technologies facilitent ainsi de créer des environnements d’évaluation ouverts, interactifs et participatifs, intégrant des espaces de discussion en ligne, et de partage de commentaires et de feedbacks ce qui permet d’accroître la motivation et l’engagement des apprenant·es. La figure ci-dessous met en évidence l’évaluation ouverte, dans un cadre de pratiques pédagogiques ouvertes. Elle met l’accent sur l’interaction enseignant·e – REL par le biais de l’évaluation formative et la création des tâches renouvelables, c’est-à-dire tâches dans lesquelles les apprenant·es réalisent et publient ouvertement leurs travaux, pour qu’ils soient réutilisés et partagés par la communauté d’apprentissage.

    Adapté de : A Case Study of Applying Open Educational Practices in Higher Education during COVID-19: Impacts on Learning Motivation and Perceptions by Zhang, et. al, (CC BY 4.0).

    Par ailleurs, il est important de noter que l’évaluation efficace ne peut pas être une « one-size-fits-all » approche dans laquelle la même stratégie d’évaluation est appliquée à tous les apprenant·es. Les apprenant·es sont différent·es et il est important d’orienter l’apprenant·e vers le contenu le plus approprié à ses besoins à travers une évaluation personnalisée. Ceci exige un processus d’évaluation flexible et ouvert dans lequel les stratégies d’évaluation adaptées et personnalisées peuvent être appliquées. Les technologies de l’Intelligence artificielle fournissent de nouvelles possibilités pour les apprenant·es et permettent un suivi continu, une facilitation de l’évaluation ouverte et collaborative et une analyse automatique des discussions et commentaires reçus.

    En conclusion, il est important de noter que l’évaluation ouverte contribue à enrichir l’apprentissage en favorisant un processus transparent et collaboratif, basé sur une approche participative, permettant aux apprenant·es d’être engagé·es et motivé·es.

  • Traiter les questions d’agentivité

    Traiter les questions d’agentivité

    L’éducation ouverte et le pouvoir de l’agentivité

    L’article d’aujourd’hui est écrit par Dorothy Laubscher

    Dorothy Laubscher est professeure associée au sein de l’unité de recherche sur l’Apprentissage Auto-dirigé (Self-Directed Learning) à l’Université North-West, en Afrique du Sud. Elle est titulaire de la Chaire UNESCO sur l’Apprentissage Multimodal et les Ressources Éducatives Libres à l’Université North-West. Ses domaines de recherche incluent l’éducation aux mathématiques, l’apprentissage amélioré par la technologie, l’apprentissage auto-dirigé, l’éducation ouverte, les ressources éducatives libres et les environnements d’apprentissage mixtes et multimodaux visant à favoriser l’apprentissage auto-dirigé.

    La promesse de l’éducation ouverte est inspirante : un apprentissage sans barrières, des ressources librement accessibles à toutes et tous, et un système qui favorise la collaboration et l’innovation. En rendant le savoir accessible au-delà des contraintes institutionnelles traditionnelles, l’éducation ouverte a transformé notre façon d’enseigner et d’apprendre. Mais au-delà de son rôle dans l’élargissement de l’accès, elle offre quelque chose d’encore plus puissant : l’agentivité.

    Dans les systèmes éducatifs traditionnels, le contrôle repose souvent entre les mains des institutions, des maisons d’édition et des concepteurs/conceptrices de programmes, laissant aux enseignant·es et aux étudiant·es une flexibilité limitée. L’éducation ouverte remet en question ce modèle en offrant de véritables choix sur la manière d’enseigner et d’apprendre. Elle ne se contente pas de rendre le savoir accessible ; elle permet à chacun·e de façonner, d’adapter et d’orienter ses propres expériences éducatives. À bien des égards, l’éducation ouverte apporte une réponse convaincante aux problèmes persistants d’agentivité dans l’éducation, en permettant un apprentissage plus personnalisé, flexible et inclusif.

    J’ai moi-même constaté comment l’éducation ouverte peut renforcer l’agentivité d’une manière que les systèmes traditionnels ne permettent souvent pas. Venant du Sud global, j’ai observé les défis liés à l’utilisation de ressources éducatives qui, bien que librement disponibles, ne correspondent pas toujours aux réalités locales. Une personne enseignante universitaire désireuse d’intégrer des Ressources Éducatives Libres (REL) dans son enseignement peut découvrir que ces ressources ont été conçues pour des contextes très différents. La possibilité d’adapter et de remixer ces matériaux fait toute la différence, garantissant ainsi que l’éducation n’est pas seulement ouverte, mais aussi pertinente. De la même manière, les étudiant·es qui utilisent les REL peuvent explorer des sujets à leur propre rythme, en suivant leurs centres d’intérêt plutôt qu’en étant enfermé·es dans des parcours d’apprentissage rigides. L’éducation ouverte crée un environnement où les enseignant·es et les étudiant·es ne sont pas de simples récepteur·rices passif·ves du savoir, mais des participant·es actif·ves à sa création et à son façonnement. (Heymans et al., 2022).

    Ce changement est particulièrement important dans des environnements d’apprentissage diversifiés. De nombreuses personnes utilisent des manuels scolaires et des REL provenant de régions avantagées en termes de ressources, ce qui signifie que ce matériel ne reflète pas toujours la diversité culturelle et linguistique des apprenant·es à travers le monde. En tant que personne originaire du Sud global, j’ai vu à quel point cela pose des défis, non seulement en termes d’accessibilité, mais aussi de représentation. L’éducation ouverte permet la localisation et la contextualisation, garantissant ainsi que le savoir est inclusif et pertinent dans différents cadres éducatifs et socioculturels. En donnant aux enseignant·es la liberté de modifier les ressources, l’éducation ouverte leur permet de créer des expériences d’apprentissage plus riches et plus significatives, qui correspondent aux besoins et aux réalités de leurs étudiant·es.

    Pour les étudiant·es, l’éducation ouverte offre une opportunité de dépasser les contraintes de l’éducation traditionnelle. L’apprentissage auto-dirigé (AAD) s’épanouit dans des environnements ouverts (Tarling & Gunness, 2021), où les étudiant·es peuvent explorer des sujets selon leurs besoins, plutôt que de suivre un programme préétabli. Contrairement aux cours conventionnels qui imposent une séquence fixe, les REL permettent aux étudiant·es de s’engager de manière flexible, en choisissant quand, comment et quoi apprendre. Cette liberté de choix est essentielle à l’agentivité des étudiant·es, leur permettant de prendre le contrôle de leur éducation, de faire des choix sur leur parcours d’apprentissage et d’interagir avec le savoir de manière personnellement significative. L’éducation ouverte ne se limite pas à l’accessibilité ; elle favorise également des compétences essentielles en AAD, telles que la définition d’objectifs, l’auto-motivation et la capacité à évaluer de manière critique et à appliquer les connaissances de façon autonome.

    « Students collaborating (8611243532) » de college.library est sous licence CC BY 2.0.

    La technologie joue un rôle de plus en plus important dans le soutien à l’agentivité au sein de l’éducation ouverte. Les outils basés sur l’IA, par exemple, peuvent personnaliser les expériences d’apprentissage en recommandant des ressources pertinentes et en générant du contenu adaptatif. Cependant, la technologie doit être conçue pour renforcer l’agentivité plutôt que de la limiter. Si les plateformes pilotées par l’IA commencent à imposer des parcours d’apprentissage trop rigides, les apprenant·es risquent de perdre la flexibilité qui fait la valeur de l’éducation ouverte. L’enjeu est d’utiliser la technologie comme un outil d’émancipation, en veillant à ce que les apprenant·es et les enseignant·es gardent le contrôle de leurs choix éducatifs. Malgré les défis, l’éducation ouverte a déjà démontré son potentiel à transformer l’accès au savoir en quelque chose d’encore plus grand : la maîtrise de l’apprentissage. Les enseignant·es peuvent créer et personnaliser des ressources adaptées aux besoins de leurs étudiant·es. Les institutions peuvent favoriser la collaboration et l’innovation dans la création de connaissances. Les étudiant·es peuvent s’approprier leur apprentissage, en interagissant avec les ressources ouvertes non pas seulement en tant que consommateur·rices, mais en tant que co-créateur·rices du savoir. (Androsov & Zhang, 2023).

    Un système véritablement ouvert est un système où le savoir est non seulement accessible, mais aussi adaptable, diversifié et centré sur l’étudiant·e. À mesure que l’éducation ouverte continue d’évoluer, une question clé demeure : cette approche donne-t-elle aux étudiant·es et aux enseignant·es plus de liberté pour façonner leurs propres expériences éducatives ? Si la réponse est oui, alors l’éducation ouverte ne se contente pas de fournir un accès, elle offre une véritable agentivité. Et c’est là que réside sa plus grande force.


    Références

    Androsov, A., & Zhang, B. (2023). Students as Co-Creators: Bringing Culturally Responsive Teaching into a Doctoral Course for International Students in China. Sage Open, 13(1). https://doi.org/10.1177/21582440221145914

    Heymans, Y., Pool, J., Bisschoff, C., Christmals, C., Ebrahim, B., Koch, R., & Olivier, J. (2022). Second-year health students’ perspectives on developing open educational resources. In J. Olivier, C. du Toit-Brits, B. J. Bunt, & A. Dhakulkar (Eds.), Contextualised open educational practices: Towards student agency and self-directed learning (pp. 157–174). AOSIS Books. https://doi.org/10.4102/aosis.2022.BK345.08

    Tarling, I., & Gunness, S. (2021). Educators’ beliefs, perceptions and practices around self-directed learning, assessment and open education practices. Radical Solutions for Education in Africa: Open Education and Self-directed Learning in the Continent, 187-209.

    Veuillez noter que cet article a été traduit avec l’aide de l’intelligence artificielle et révisé par des personnes non professionnelles de la traduction. Malgré nos efforts pour garantir la correction et la fidélité du texte, des erreurs ou imprécisions peuvent subsister. N’hésitez pas à nous en faire part : chaireunescorelia@univ-nantes.fr

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    Traiter les questions d’agentivité

     » par Dorothy Laubscher est sous licence CC BY 4.0

  • Construire un système éducatif durable

    Construire un système éducatif durable

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    Construire un système éducatif durable

     » par Javiera Atenas est sous licence CC BY 4.0

  • Développer une pensée originale

    Développer une pensée originale

    L’article d’aujourd’hui est écrit par Djaine Damiati, Isabela Menezes & Debora Sebriam

    Djaine Damiati (chercheure associée) et Isabela Menezes (designeuse) font partie de la Chaire UNESCO en Éducation Ouverte et Technologies pour le Bien Commun (Université de Brasília, UnB), qui fait partie du réseau UNITWIN UNOE.

    Débora Sebriam est membre du groupe de recherche Open Education Initiative à l’UnB.

    Cet article a été rédigé à l’origine en portugais. Vous pouvez lire cette version ici : https://chaireunescorelia.univ-nantes.fr/incentivar-pensamento-original/

    Le concept de génialité et l’idée d’innovation créative ont occupé une place centrale à la Renaissance, dans le cadre d’un imaginaire social qui a conduit à des découvertes et des inventions telles que la théorie héliocentrique, l’astrolabe, la perspective géométrique et d’autres qui, à ce jour, constituent les bases du cadre technique et scientifique de l’humanité (Burckhardt, 1990).

    À l’ère moderne, l’idée d’innovation a continué d’être une sorte de force motrice derrière les idéaux de développement des sociétés occidentales (Schumpeter, 1988) et bien que cette notion ait changé au fil du temps, partant d’une vision exclusivement axée sur le progrès technique pour englober plus tard d’autres aspects tels que la durabilité et l’impact social (Plonski, 2017), encourager la capacité à penser de manière originale et stimuler la création n’a jamais été aussi exigé et valorisé qu’aujourd’hui, façonnant les pratiques et les processus dans différentes sphères sociales, y compris dans le domaine de l’éducation.

    Image: Da Vinci Mona Lisa funny technology. Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International license.

    Encourager la pensée originale dans l’éducation : quelques approches

    Cherchant à aligner les processus d’enseignement et d’apprentissage sur l’idéal de la valorisation de la pensée originale comme base de la construction des connaissances technico-scientifiques et des processus d’innovation, différentes approches théoriques et méthodologiques de l’éducation ont, entre le XXe et le XXIe siècle, discuté et proposé des moyens d’encourager la pensée originale et la créativité dans les contextes les plus divers. Des plus classiques aux plus innovantes, ces approches proposent des fondements qu’elles caractérisent comme des moyens d’encourager la pensée originale et la créativité. Parmi ces fondements, on peut citer :

    (1) Le rôle actif de l’individu – La pensée originale est encouragée lorsque les personnes sont confrontées à des problèmes réels et sont encouragées à formuler leurs propres hypothèses, à expérimenter des solutions et à réfléchir aux résultats trouvés (Dewey, 2023) ;

    (2) L’autonomie et l’esprit critique – Plus les individus sont impliqués en tant qu’êtres dans le monde, plus ils se sentent stimulés (Freire, 1997, 2002) ;

    (3) Le collaboration et le dialogue – L’apprentissage collaboratif et le travail en groupe favorisent le développement de compétences cognitives complexes et de la créativité (Vygotsky, 1986) et le processus d’enseignement basé sur des débats remet en question les idées préconçues et crée un environnement propice à l’exploration de ses propres idées (Postman & Weingartner, 1969).

    (4) La flexibilité et l’adaptabilité – lorsque l’éducation s’adapte aux besoins et aux intérêts des individus, elle favorise le développement de la créativité, de la pensée critique et de l’innovation (Dewey, 2023);

    (5) L’exploration et l’expérimentation – les personnes qui participent activement à la création de quelque chose apprennent mieux (Papert, 1980; Postman & Weingartner, 1969).

    Dialogues autour des principes de l’éducation ouverte

    L’éducation ouverte présente des caractéristiques qui entrent en résonance avec tous les fondements mentionnés, puisqu’elle encourage :

    • l’inclusion en valorisant les différentes expériences et connaissances, en élargissant – le répertoire culturel et intellectuel ;
    • l’adaptabilité qui permet d’adapter les ressources éducatives pour répondre aux besoins et aux réalités locales ;
    • la collaboration et le partage qui favorisent la construction collective des connaissances, amenant les individus à affiner et à innover dans leurs propres créations ;
    • le libre accès qui permet à un plus grand nombre de personnes d’explorer, de remettre en question et de construire à partir d’idées existantes, favorisant la créativité et la production de nouvelles pensées ;
    • les technologies ouvertes qui permettent aux utilisatrices et utilisateurs d’explorer et de développer des projets de manière autonome et innovante.

    La pensée originale à l’ère du remix

    La notion de pensée originale a beaucoup évolué. L’une des raisons est la profusion d’informations et de formes de collaboration offertes par le web, qui a fait que la pensée originale a ouvert plus d’espace à des formes de remix.

    Le concept de remix fait référence à l’acte de recombiner de manière créative, de réinterpréter et de transformer un contenu existant, générant de nouvelles significations, de nouveaux apprentissages et de nouvelles perspectives (Amiel, 2014). Ainsi, l’idée d’originalité n’est plus nécessairement liée à ce qui est nouveau, mais à ce qui acquiert de la valeur dans de nouveaux contextes.

    En élaborant l’un des principes les plus influents de la philosophie pragmatiste, la sémiose, Peirce a déclaré que les signes ne naissent pas du néant, mais sont liés dans un réseau continu de significations, de sorte que chaque représentation ou interprétation dépend d’autres signes (Peirce, 1931-1958). C’est l’idée populaire que « rien ne vient de rien », reprise plus tard par d’autres courants philosophiques en Occident et renforcée à l’époque par des auteur·es comme Austin Kleon qui affirme : « Tout travail créatif est construit sur ce qui a été fait avant. Rien n’est totalement original » (Kleon, 2012).

    Le concept même d’innovation a subi une influence notable de ce nouveau paradigme, et aujourd’hui, différents auteur·es le positionnent beaucoup plus près de la capacité à générer de la valeur avec des changements capables de répondre à certains besoins, plutôt que de la création de nouveauté en tant que telle. Cette perspective est en accord avec les principes de l’éducation ouverte qui, dans ce scénario, gagne en force et devient un instrument d’innovation. Encourager la création et le remixage de ressources et de pratiques éducatives favorise le développement et le partage de nouvelles solutions, en résolvant des problèmes communs et en stimulant la pensée innovante pour adapter et créer des solutions spécifiques aux différentes réalités locales.

    Ainsi, l’éducation ouverte ne démocratise pas seulement l’accès à la connaissance, mais stimule également la créativité, l’autonomie et la pensée critique, se consolidant comme un pilier essentiel pour le développement de sociétés plus inclusives et plus innovantes.


    Références

    Amiel, T. (2014). O uso do remix na educação e as novas formas de produção de conhecimento. Revista Brasileira de Educação, 19(60), 587-603.

    Burckhardt, J. (1990). A civilização do Renascimento na Itália (G. L. Aranha, Trad.). Editora Unesp. (Original work published in 1860).

    Christensen, C. (1997). The Innovator’s Dilemma: When New Technologies Cause Great Firms to Fail.

    Dewey, J. (2023). Experience and Education. Editora Vozes.

    Freire, P. (1987). Pedagogia do oprimido (21ª ed.). Paz e Terra. Available from: https://pibid.unespar.edu.br/noticias/paulo-freire-1970-pedagogia-do-oprimido.pdf/view

    Freire, P. (2002). Pedagogia da autonomia: Saberes necessários à prática educativa (25ª ed.). Paz e Terra.

    Furtado, D., & Amiel, T. (2019). Guia de bolso da educação aberta. Iniciativa Educação Aberta.

    Kleon, A. (2012). Steal like an artist: 10 things nobody told you about being creative. Workman Publishing.

    Papert, S. (1980). Mindstorms: Children, computers, and powerful ideas. Basic Books.

    Peirce, C. S. (1931-1958). The Collected Papers of Charles Sanders Peirce. Vol. 2, Elements of Logic. Harvard University Press.

    Postman, N., & Weingartner, C. (1969). Teaching as a subversive activity. Delacorte Press.

    Vygotsky, L. S. (1986). Thought and language (A. Kozulin, Trans. & Ed.). The MIT Press.

    Veuillez noter que cet article a été traduit avec l’aide de l’intelligence artificielle et révisé par des personnes non professionnelles de la traduction. Malgré nos efforts pour garantir la correction et la fidélité du texte, des erreurs ou imprécisions peuvent subsister. N’hésitez pas à nous en faire part : chaireunescorelia@univ-nantes.fr

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    Développer une pensée originale

     » de Djaine Damiati, Isabela Menezes & Debora Sebriam est sous licence CC BY 4.0