Catégorie : 23 bonnes raisons

  • Contribuer à la réputation de l’université ou de l’école

    Contribuer à la réputation de l’université ou de l’école

    Contribuer à la réputation de l’université ou de l’école

    ” par Katalin Monzéger est sous licence CC BY 4.0

  • Obtenir une éducation durable

    Obtenir une éducation durable

    Obtenir une éducation durable

    ” par Marianne Dubé est sous licence CC BY 4.0

  • Favoriser l’équité

    Favoriser l’équité

    Favoriser l’équité

    ” par Rob Farrow est sous licence CC BY 4.0

  • Développement du jugement évaluatif

    Développement du jugement évaluatif

    L’article d’aujourd’hui est écrit par Loubna Terhzaz

    Loubna Terhzaz est Maître de conférences à la Faculté des Sciences, Université Mohammed V de Rabat, Maroc. Elle est membre de la Chaire ICESCO pour l’Éducation Ouverte, du réseau UNITWIN UNOE et secrétaire générale de la Fondation Averroès pour la promotion de la recherche scientifique, l’innovation et le développement durable.

    L’éducation ouverte est une pratique éducative qui facilite l’accès libre à l’éducation, en proposant à l’apprenant·e un apprentissage accessible, diversifié, collaboratif et personnalisable. Elle offre à l’apprenant·e une opportunité de développer son esprit critique, un enjeu majeur à l’ère de l’IA, à travers les compétences du jugement évaluatif.

    • Qu’est-ce que le jugement évaluatif ?

    D’après Cowan (2010), le jugement évaluatif est la compétence cognitive de haut niveau requise pour l’apprentissage tout au long de la vie. En d’autres termes, c’est la capacité à faire des jugements sur la qualité de son propre travail et de celui des autres en toute fidélité, objectivité, dans le but de s’améliorer et de répondre aux futurs besoins d’apprentissage, notamment, à l’ère de l’intelligence artificielle.

    En tant que professeure à l’université Mohammed V de Rabat, Maroc, je constate que l’essor de l’IA a profondément transformé la manière dont les étudiant·es abordent leurs travaux. La facilité avec laquelle ils/elles peuvent désormais générer des exposés à l’aide de plateformes d’IA est indéniable. Ces outils leur permettent d’obtenir rapidement des présentations bien structurées, mais ne contiennent pas forcément un contenu fiable. C’est là où l’esprit critique devient essentiel. L’éducation ouverte, avec son approche pédagogique axée sur l’autonomie de l’apprenant·e, offre un cadre idéal pour développer cette compétence cruciale du jugement évaluatif.

    • Rôles et formes du jugement évaluatif dans l’éducation ouverte

    L’éducation ouverte, grâce aux Ressources Éducatives Libres (REL), permet aux étudiant·es de modifier, retenir, réutiliser, réviser, remixer et redistribuer librement les ressources éducatives libres (les 5 R) selon la licence accordée. Elle permet à l’étudiant·e de développer sa capacité d’exprimer, de formuler des jugements et d’évaluer l’enseignement, une pratique courante dans les universités anglo-saxonnes mais encore peu répandue ailleurs (Younès, 2007). Cette démarche de jugement évaluatif confère aux étudiant·es la possibilité de comparer la pertinence et la qualité des informations, y compris celles générées par l’IA. Elle offre également aux enseignant·es un outil précieux pour identifier les besoins et les lacunes, affiner leur approche pédagogique et s’adapter aux défis posés par l’intelligence artificielle.

    Parallèlement, et en cohérence avec cet objectif de développement de l’esprit critique, l’évaluation des étudiant·es par les enseignant·es devrait également privilégier la capacité d’analyse et de jugement plutôt que la simple accumulation de connaissances.

    Par ailleurs, les forums de discussion ouverts présentent des espaces d’échange importants. Ils permettent aux étudiant·es de confronter leurs idées et de construire de nouvelles connaissances. Le soutien et la présence des enseignant·es sont indispensables dans ces forums pour guider ces échanges et assurer la réussite de tous·tes les étudiant·es, en particulier ceux et celles qui sont en difficulté sociale, réfugié·es ou immigré·es. Ces opportunités d’échange encouragent aussi les étudiant·es à analyser, à évaluer et à remettre en question l’information, tout en instaurant une relation de confiance et de respect mutuel favorisant l’apprentissage.

    “Jugement évaluatif de l’enseignement” par Loubna TERHZAZ. CC-BY

    • L’éducation traditionnelle : une base solide pour le jugement évaluatif

    Bien que l’éducation ouverte offre un cadre propice au jugement évaluatif, des mesures doivent être prises dans l’éducation traditionnelle, en attendant la généralisation de l’éducation ouverte, pour en optimiser l’application.

    Pour préparer les étudiant·es et les enseignant·es à tirer parti de cette approche, il serait pertinent de:

    1. Intégrer l’éducation à la pensée critique dans les programmes éducatifs à différents niveaux du cursus d’apprentissage, en organisant des exercices pratiques où l’étudiant·e doit analyser des situations impliquant l’IA et en lui donnant les outils d’évaluation de la crédibilité des sources d’informations.

    2. Former les enseignant·es et le personnel éducatif, en proposant des formations sur les nouvelles technologies, des partenariats avec des spécialistes de l’IA et mettre en place des réseaux pour échanger les bonnes pratiques et les ressources sur l’intégration de l’éthique et du jugement évaluatif dans l’enseignement de l’IA.

    3. Développer des outils pour soutenir la pensée critique et la réflexion éthique, en encourageant la création de logiciels ou de plateformes et des environnements où les étudiant·es peuvent interagir avec des systèmes d’IA et analyser les résultats produits par ces derniers.

    4. Encourager un environnement d’apprentissage réflexif, en étant autonome et responsable de leur propre apprentissage, ce qui permet de développer une grande capacité de jugement. Quoique les étudiant·es actuellement cherchent plus à trouver une réponse rapide et d’une façon facile en utilisant les réponses de l’IA, chose qui limite la réflexion personnelle favorisée par cette autonomie.

    5. Encourager une approche collaborative et participative grâce à des forum, des réseaux d’apprentissage ou des plateformes de partage de connaissance qui permettent d’enrichir le jugement évaluatif et développer un raisonnement plus équilibré et fondé.

    A travers la mise en place des mesures au niveau de l’éducation traditionnelle, nous pouvons préparer les étudiant·es à développer un esprit critique aiguisé et un jugement évaluatif solide, ce qui leur permettra de s’épanouir dans un environnement d’éducation ouverte prochainement et de faire face aux défis de l’IA.


    Cowan, J. (2010). Developing the ability for making evaluative judgements. Teaching in Higher Education, 15(3), 323–334. https://doi.org/10.1080/13562510903560036.

    Younès, N. (2007). À quelles conditions l’évaluation formative de l’enseignement par les étudiants est-elle possible en France ? Revue française de Pédagogie, 161, 25-40. 

    Développement du jugement évaluatif

    ” par Loubna Terhzaz est sous licence CC BY 4.0

  • Encourager l’Autonomie

    Encourager l’Autonomie

    L’article d’aujourd’hui est écrit par Paul Stacey

    Paul Stacey travaille, au niveau international, dans le domaine de l’enseignement supérieur, permettant stratégiquement de relier l’éducation ouverte à la science ouverte et à d’autres formes d’ouverture. Paul a une grande expérience de l’éducation ouverte grâce à son travail chez Creative Commons et en tant que directeur exécutif pendant cinq ans d’Open Education Global. Il travaille aujourd’hui de manière indépendante en tant que chercheur et consultant dans le domaine de l’open. ( https://paulstacey.global).

    En tant qu’êtres humains, nous avons à cœur de mener notre propre vie, de prendre nos propres décisions, de nous développer comme nous l’entendons. Pourtant, nous vivons dans un contexte social avec d’autres personnes. La pleine autonomie individuelle est contrebalancée par l’autonomie égale des autres. Diriger notre propre vie implique inévitablement d’accommoder les autres. La liberté de mener sa propre vie implique de choisir entre différentes lignes de conduite définies par soi-même et par les autres.

    L’autonomie est l’état d’esprit qui donne un sens à nos choix. Nous sommes autonomes lorsque nous avons suffisamment de compréhension et de conscience de soi pour être en mesure de faire des choix conformes à nos valeurs et à nos intérêts véritables. Nous sommes autonomes lorsque nous en savons suffisamment (sur le monde et sur nous-mêmes) pour ne pas suivre la foule, à moins qu’elle n’aille dans le sens que nous souhaitons. Lorsque notre autonomie est faible, nos choix sont plus susceptibles d’être fantaisistes, biaisés, mal informés ou simplement « parce que tout le monde le fait », et plus susceptibles d’être autodestructeurs. Lorsque notre autonomie est élevée, nous sommes plus susceptibles de faire des choix que nous ne regretterons jamais, des choix dont nous pouvons être fier·es. L’autonomie nous permet donc de donner le meilleur de nous-mêmes. (Nicholas Alchin, Student Choices, Student Autonomy, and Student Agency: What are the Relationships?, 2021)

    Nous sommes animé·es d’une volonté innée d’acquérir des connaissances, d’améliorer nos compétences et d’approfondir notre compréhension. La curiosité nous pousse à explorer le monde et à en tirer des enseignements. La mesure dans laquelle nous pouvons prendre en charge notre propre apprentissage représente notre autonomie d’apprentissage.

    L’apprentissage s’inscrit dans un contexte social façonné par l’histoire, l’héritage, la culture, la langue, les coutumes, les règles, les lois et d’autres forces extérieures. Notre contexte social peut prendre de nombreuses formes : un réseau d’ami·es, un club, une équipe, une école, une ville, une nation. Ces groupes sociaux acquièrent leur propre autonomie en fonction des individus qui s’unissent et travaillent à une fin commune. Cette action collective, au service de quelque chose de plus grand que l’individu, est réalisée en créant des interdépendances mutuellement bénéfiques au sein d’un réseau social plus large. L’autonomie individuelle et l’autonomie sociale se rejoignent, de manière à créer un sentiment de connexion, de communauté et d’appartenance.

    Dans le domaine de l’éducation, l’autonomie consiste à donner aux élèves, aux enseignant·es et aux écoles les moyens de faire des choix et de prendre des décisions. L’autonomie génère un plus grand engagement, une plus grande motivation, de meilleures expériences d’apprentissage et une utilisation plus efficace des ressources. L’autonomie de l’élève, l’autonomie de l’enseignant·e et l’autonomie de l’établissement sont toutes liées entre elles et sont toutes affectées par des contrôles externes. Notre société fixe des normes académiques. Les programmes d’études précisent la portée et la séquence. Les taux d’apprentissage et les dates d’apprentissage sont prédéfinis. Les écoles sont créées en tant que lieux d’apprentissage. L’éducation est de plus en plus centralisée, réglementée et commercialisée. Ces forces externes influencent et façonnent notre autonomie d’apprentissage individuelle. Elles influencent la mesure dans laquelle nous pouvons diriger notre propre apprentissage. Elles affectent le contrôle que nous avons sur ce que nous apprenons, où nous apprenons et comment nous apprenons.

    L’une des propositions uniques de l’éducation ouverte est qu’elle encourage l’autonomie des apprenant·es, des éducateurs et éducatrices et des institutions.

    • Les étudiant·es : 

    Pour les étudiant·es, l’éducation ouverte offre un accès immédiat, gratuit ou à faible coût, au matériel et aux ressources pédagogiques. Les ressources éducatives libres peuvent être conservées à vie par les étudiant·es, ce qui leur donne l’autonomie nécessaire pour s’engager dans l’apprentissage, tout au long de la vie, en se référant au matériel de manière continue chaque fois que cela est nécessaire. Les ressources éducatives libres peuvent être adaptées, traduites, localisées et améliorées en permanence, ce qui permet aux étudiant·es d’adapter et de personnaliser leur propre apprentissage.

    L’éducation ouverte va bien au-delà du simple matériel d’enseignement et d’apprentissage. Les pédagogies de l’éducation ouverte donnent aux apprenant·es une plus grande influence sur leur propre apprentissage. Au lieu d’assister à des cours magistraux passifs, les apprenant·es peuvent co-créer du matériel d’enseignement et d’apprentissage avec l’enseignant·e, produisant ainsi des connaissances qui seront ensuite utilisées par toutes celles et tous ceux qui les suivront. Ils/Elles peuvent s’engager dans des missions qui génèrent des biens publics locaux ou mondiaux, rendant leur apprentissage publiquement visible et contribuant de manière réelle aux besoins sociaux. Dans l’enseignement supérieur, l’éducation ouverte utilise la recherche ouverte et les données de recherche ouvertes, ce qui permet aux apprenant·es d’acquérir une culture et une compréhension de ce que signifie être un·e chercheur·e et de voir comment l’ouverture accélère le progrès de la connaissance.

    • Les éducateurs et éducatrices: 

    Pour les éducateurs et éducatrices, l’éducation ouverte offre un plus grand choix. Les enseignant·es peuvent développer et personnaliser des programmes d’études en fonction de leur propre compréhension d’un domaine. Ils peuvent créer du matériel dans leur propre langue, adapté à leur propre contexte social. L’éducation ouverte, comme la recherche, est ouvertement partagée, ce qui permet aux éducateurs et éducatrices d’apprendre de leurs pairs professionnels et d’utiliser les meilleurs matériels disponibles dans leur domaine. L’éducation ouverte transforme la création de matériel pédagogique d’un effort individuel en un effort d’équipe. Dans une profession souvent limitée par le temps, il est utile de réduire les efforts redondants et de participer à la production, au partage et à la gestion des matériels d’enseignement et d’apprentissage, qui sont mutuellement bénéfiques. Dans ce contexte, l’autonomie n’est pas l’indépendance ou le fait d’être laissé·e seul·e. La plus grande autonomie de l’éducation ouverte s’accompagne d’une plus grande responsabilité, notamment celle de contribuer à l’ensemble des connaissances professionnelles. L’éducation ouverte encourage l’autonomie des éducateurs et éducatrices en leur donnant plus de contrôle et de responsabilité dans la production de connaissances et la possibilité d’innover dans l’enseignement et l’apprentissage, en trouvant de nouvelles façons de rendre l’apprentissage significatif et intéressant pour les étudiant·es.

    • Les institutions : 

    Pour les institutions, l’éducation ouverte offre l’autonomie nécessaire pour mieux gérer leurs propres systèmes et processus éducatifs. L’éducation ouverte déplace le lieu de contrôle des agences externes vers les agences internes, ce qui donne aux institutions une plus grande résilience pour gérer les crises et s’autogérer. Les principes qui sous-tendent l’éducation ouverte s’alignent sur la mission et la vision des institutions, notamment en ce qui concerne l’accès à l’éducation, l’accessibilité financière de l’éducation, l’égalité des chances et une plus grande inclusion. En outre, l’éducation ouverte accroît la pertinence sociale de la connaissance et de la recherche en renforçant l’engagement du public et le lien avec la société.

    À une époque où l’on s’intéresse beaucoup à la souveraineté, l’éducation ouverte offre un moyen de choisir et de reprendre le contrôle des ressources, des méthodes et des systèmes qui façonnent l’éducation. 

    L’éducation ouverte n’est qu’une des nombreuses formes d’ouverture dans l’enseignement supérieur. Il fait partie d’un spectre plus large d’ouverture, comprenant la recherche ouverte, la science ouverte, l’accès ouvert, les données ouvertes, l’innovation ouverte, le matériel ouvert, le code source ouvert et la gouvernance ouverte. Chaque ouverture offre une autonomie supplémentaire. Leur combinaison crée un effet de synergie qui maximise l’autonomie pour le bien de toutes les parties concernées.

    Veuillez noter que cet article a été traduit avec l’aide de l’intelligence artificielle et révisé par des personnes non professionnelles de la traduction. Malgré nos efforts pour garantir la correction et la fidélité du texte, des erreurs ou imprécisions peuvent subsister. N’hésitez pas à nous en faire part : chaireunescorelia@univ-nantes.fr

    Encourager l’Autonomie

    ” by Paul Stacey is licensed under CC BY 4.0

  • Répondre rapidement aux changements technologiques

    Répondre rapidement aux changements technologiques

    Répondre rapidement aux changements technologiques

    ” de Belén García-Manrubia est sous licence CC BY 4.0

  • Accéder à une connaissance variée

    Accéder à une connaissance variée

    Accéder à une connaissance variée

    ” par Sophie Depoterre & Yves Deville est sous licence CC BY 4.0

  • Promouvoir la qualité

    Promouvoir la qualité

    Promouvoir la qualité

    ” by Magdalena Spaude is licensed under CC BY 4.0

  • Permettre la localisation et la traduction 

    Permettre la localisation et la traduction 

    L’éducation ouverte favorise la diversité linguistique et culturelle

    L’article d’aujourd’hui est écrit par Glenda Cox

    Glenda Cox, professeure associée, travaille au Centre for Innovation in Learning and Teaching (CILT) de l’Université du Cap. Son travail porte sur l’enseignement post-universitaire, les projets de changement de programme, l’Éducation Ouverte et le développement du personnel. 

    Elle est titulaire de la Chaire UNESCO sur l’Éducation Ouverte et la justice sociale (2021-2025) et membre du réseau UNITWIN sur l’Éducation Ouverte (2024-2028). Elle est également vice-présidente du conseil d’administration de Open Education GLobal. Elle est passionnée par le rôle de l’Éducation Ouverte dans l’évolution du monde de l’enseignement supérieur.

    Les chercheur·es et défenseur·es de l’éducation ouverte ont toujours œuvré pour une éducation de qualité accessible à toutes et tous. Cette priorité reste cruciale, mais aujourd’hui, l’engouement pour l’IA détourne l’attention des besoins éducatifs des étudiant·es. Il est temps de se recentrer sur les principes fondamentaux et les puissants atouts de l’éducation ouverte.

    L’éducation ouverte joue un rôle clé dans la lutte contre l’injustice sociale. Nancy Fraser (2005) identifie trois dimensions interconnectées de la justice : économique (répartition des ressources), culturelle (reconnaissance des différentes identités et groupes) et politique (représentation et participation). Jusqu’à présent, la recherche en éducation ouverte s’est principalement concentrée sur la réduction des coûts et l’équité d’accès aux ressources éducatives. Plus récemment, l’accent a été mis sur les multiples atouts de l’éducation ouverte pour remédier aux injustices culturelles et politiques.

    Cet article de blog se concentre sur la reconnaissance culturelle à travers la traduction et la localisation de l’éducation ouverte. L’absence de reconnaissance culturelle est une forme d’injustice répandue à l’échelle mondiale. Nancy Fraser la définit comme une dévalorisation des valeurs culturelles. Une réponse juste consiste à reconnaître et à valoriser les attributs des individus ainsi que leurs manières d’être, de comprendre et d’agir sur le monde.

    Image by: Pietro Soldi https://thegreats.co/artists/pietro-soldi. Published under Creative Commons-Attribution-NonCommercial-ShareAlike 4.0 International (CC-BY-NC-SA).

    • Traduction : 

    Des études montrent la domination de l’anglais dans l’enseignement supérieur à l’échelle mondiale (Doiz et al., 2013). Nombre étudiant·es accèdent à l’université avec l’anglais comme deuxième ou troisième langue et doivent surmonter des défis linguistiques tout en s’adaptant à une nouvelle culture. Une solution consiste à traduire les concepts clés des manuels ouverts existants. Avec l’essor des outils de traduction automatique et des modèles linguistiques avancés, il devient plus facile d’intégrer plusieurs langues dans l’éducation ouverte, la science ouverte (UNESCO, 2021) et l’accès ouvert. Cependant, la traduction des ressources éducatives dans les quelques 7 000 langues parlées dans le monde reste un objectif lointain (Bowker, 2024). Le projet “No Language Left Behind” de Meta AI vise à soutenir 200 langues (Costa-Jussà et al., 2022). Toutefois, l’anglais demeure la langue cible principale, ce qui fait peser la responsabilité de la traduction sur les chercheur·es non anglophones, tandis que les chercheur·es anglophones conservent leur position privilégiée (Bowker, 2024).

    • Localisation, transformation des programmes et décolonisation : 

    En plus de la traduction, il est essentiel d’assurer un accès épistémologique aux savoirs grâce à des pédagogies inclusives et une transformation des programmes. L’accès épistémologique ne se limite pas à l’accès physique ou formel aux ressources universitaires, mais concerne leur compréhension et leur appropriation par les étudiant·es. Les enseignant·es doivent tenir compte des besoins de leur public étudiant, car il n’existe pas d’approche unique applicable à tout le monde

    Les auteur·es de manuels ouverts à l’Université du Cap définissent la localisation comme un processus de contextualisation de l’enseignement qui permet de s’affranchir de la domination des perspectives européennes et américaines. L’adaptation des contenus inclut l’intégration d’études de cas locales qui reflètent les expériences vécues des étudiant·es. La transformation des programmes vise à actualiser les cours et les supports pédagogiques afin d’y inclure de nouvelles formes de pensée et d’assurer que le corps enseignant soit représentatif de la diversité étudiante.

    • Décolonisation :

     Une discussion sur la transformation des programmes doit nécessairement inclure la décolonisation. Ce débat est particulièrement présent dans les établissements d’enseignement supérieur, notamment dans les pays anciennement colonisés. Hölscher, Zembylas et Bozalek (2020) mettent en avant deux aspects fondamentaux de la décolonisation :

    1. Résister à l’eurocentrisme et reconnaître les contributions des populations colonisées.
    2. Réparer les torts causés par la domination coloniale en adoptant une posture éthique visant la justice pour celles et ceux qui continuent de subir des formes persistantes de colonialité.

    L’éducation ouverte offre des moyens justes d’enseigner, de sélectionner et de produire du contenu éducatif.

    • Conclusion:

    L’éducation ouverte n’a pas encore résolu les défis économiques et socio-politiques auxquels font face les universités et les apprenant·es. Toutefois, les manuels ouverts permettent aux acteurs et actrices de l’éducation ouverte de prendre des mesures concrètes pour transformer les programmes. Des contenus locaux, pertinents et accessibles sont essentiels pour réparer les injustices passées et présentes. L’éducation ouverte constitue un levier pour mettre en avant la diversité culturelle et linguistique. L’objectif est de fournir aux étudiant·es des supports de cours traduits, contextualisés et en phase avec leurs réalités vécues.


    Références

    Bowker, L., (2024) “Multilingualism in Scholarly Communication: How Far Can Technology Take Us and What Else Can We Do?”, The Journal of Electronic Publishing 27(1). doi: https://doi.org/10.3998/jep.6262

    Costa-jussà, Marta R., James Cross, Onur Çelebi, Maha Elbayad, Kenneth Heafield, Kevin Heffernan, Elahe Kalbassi, et al. 2022. No Language Left Behind: Scaling Human-Centered Machine Translation. https://arxiv.org/abs/2207.04672

    Doiz, A., Lasagabaster, D. and  Sierra, J. (2013). Globalisation, internationalisation, multilingualism and linguistic strains in higher education. Studies in Higher Education [online], 38(9), pp. 1407–1421. Available from: https://doi10.1080/03075079.2011.642349 

    Fraser, N. (2005) Re-framing justice in a globalising world. New Left Review 36, 69–88. Available from:  https://newleftreview-org.ezproxy.uct.ac.za/issues/ii36/articles/nancy-fraser-reframing-justice-in-a-globalizing-world. 

    Hölscher,D., Zembylas,M., and Bozalek, V. (2020). “Neoliberalism, Coloniality and Nancy Fraser’s Contribution to the Decolonisation Debate in South African Higher Education: Concluding Thoughts,” in Nancy Fraser and Participatory Parity: Reframing Social Justice in South African Higher Education, ed. Vivienne Bozalek, Dorothee Hölscher and Michalinos Zembylas. London: Routledge. 

    UNESCO. 2021. Recommendation on Open Science. https://www.unesco.org/en/open-science/about

    Veuillez noter que cet article a été traduit avec l’aide de l’intelligence artificielle et révisé par des personnes non professionnelles de la traduction. Malgré nos efforts pour garantir la correction et la fidélité du texte, des erreurs ou imprécisions peuvent subsister. N’hésitez pas à nous en faire part : chaireunescorelia@univ-nantes.fr

  • 23 bonnes raisons… pour adopter l’Éducation Ouverte

    23 bonnes raisons… pour adopter l’Éducation Ouverte

    Chaque année, au début du mois de mars, l’éducation ouverte est célébrée lors de la OE Week (semaine de l’éducation ouverte), promue par Open Education Global. Il s’agit d’un événement au cours duquel des groupes du monde entier mettent en avant des idées et des projets liés à l’éducation ouverte.

    Avec l’aide de nos ami·es de la Chaire Unesco RELIA et de l’Université européenne du bien-être EUniWell, nous avons pensé qu’il était possible de contribuer à cette OE Week en réexaminant les arguments que nous pouvons utiliser pour convaincre les personnes et les institutions d’opter pour l’éducation ouverte.

    Nous avons ensuite contacté des ami·es de tous les continents et leur avons demandé s’ils/elles souhaitaient contribuer en écrivant un article sur l’un de ces arguments.

    Et nous avons eu plusieurs surprises dans les heures qui ont suivi le lancement de notre appel.

    Un accueil enthousiaste

    La première surprise a été l’accueil enthousiaste qui lui a été réservé. En l’espace de 10 heures, les 22 thèmes initiaux ont tous été sélectionnés.

    Un bon point de départ

    La deuxième surprise a été de constater que notre liste initiale constituait un bon point de départ. Pour être honnête, elle avait été testée sur le terrain : nous avions mené des activités dans différents pays sur la question de l’adoption de l’éducation ouverte et la sélection des sujets a donc fait l’objet de plusieurs séries de tests pratiques. En fait, nous n’avons reçu qu’une seule nouvelle proposition, qui est excellente et justifie que nous parlions finalement de 23 raisons.

    Des contributions internationales

    La troisième surprise a été la variété des contributions proposées qui proviennent de 10 pays et sont rédigées en 5 langues. Nous sommes particulièrement heureux d’avoir reçu 7 contributions des partenaires du réseau UNOE.

    Les équipes en charge des trois blogs sur lesquels les articles seront publiés sont très enthousiastes, même si elles doivent également faire face à quelques difficultés intéressantes (attendues), notamment en ce qui concerne la gestion du multilinguisme.

    Sur notre blog UNOE, chaque article sera disponible dans au moins 2 des 4 langues officielles des Nations Unis présentes dans le réseau : l’anglais, le français, l’espagnol, l’arabe.

    23 articles mais seulement 7 jours dans la semaine !

    Pour notre participation à l’OE Week, nous avions imaginé dévoiler chaque jour de la semaine une “bonne raison”. Mais avec les 23 articles que nous attendons et, une semaine n’ayant que 7 jours, nous avons opté pour une diffusion tout au long du mois de l’éducation ouverte, dans l’esprit promu par nos ami·es du Québec !  

    Enfin, tout le matériel de cette opération sera sous licence CC-BY afin d’en faciliter le partage et la rediffusion. À ce sujet, n’hésitez pas à nous contacter pour toute question ou besoin d’aide, par exemple pour relayer cette opération ou pour la republication d’articles.

    Nous espérons que cette opération et la série d’articles qui en découlent enrichiront notre réflexion et aideront UNOE à apparaître comme un acteur légitime de l’éducation ouverte.

    Nous vous donnons donc rendez-vous sur notre blog, début mars pour découvrir, pendant un mois, 23 bonnes raisons en faveur de l’éducation ouverte !