UNOE, le réseau Unitwin en Éducation Ouverte

Encourager l’Autonomie



L’article d’aujourd’hui est écrit par Paul Stacey

Paul Stacey travaille, au niveau international, dans le domaine de l’enseignement supérieur, permettant stratégiquement de relier l’éducation ouverte à la science ouverte et à d’autres formes d’ouverture. Paul a une grande expérience de l’éducation ouverte grâce à son travail chez Creative Commons et en tant que directeur exécutif pendant cinq ans d’Open Education Global. Il travaille aujourd’hui de manière indépendante en tant que chercheur et consultant dans le domaine de l’open. ( https://paulstacey.global).

En tant qu’êtres humains, nous avons à cœur de mener notre propre vie, de prendre nos propres décisions, de nous développer comme nous l’entendons. Pourtant, nous vivons dans un contexte social avec d’autres personnes. La pleine autonomie individuelle est contrebalancée par l’autonomie égale des autres. Diriger notre propre vie implique inévitablement d’accommoder les autres. La liberté de mener sa propre vie implique de choisir entre différentes lignes de conduite définies par soi-même et par les autres.

L’autonomie est l’état d’esprit qui donne un sens à nos choix. Nous sommes autonomes lorsque nous avons suffisamment de compréhension et de conscience de soi pour être en mesure de faire des choix conformes à nos valeurs et à nos intérêts véritables. Nous sommes autonomes lorsque nous en savons suffisamment (sur le monde et sur nous-mêmes) pour ne pas suivre la foule, à moins qu’elle n’aille dans le sens que nous souhaitons. Lorsque notre autonomie est faible, nos choix sont plus susceptibles d’être fantaisistes, biaisés, mal informés ou simplement « parce que tout le monde le fait », et plus susceptibles d’être autodestructeurs. Lorsque notre autonomie est élevée, nous sommes plus susceptibles de faire des choix que nous ne regretterons jamais, des choix dont nous pouvons être fier·es. L’autonomie nous permet donc de donner le meilleur de nous-mêmes. (Nicholas Alchin, Student Choices, Student Autonomy, and Student Agency: What are the Relationships?, 2021)

Nous sommes animé·es d’une volonté innée d’acquérir des connaissances, d’améliorer nos compétences et d’approfondir notre compréhension. La curiosité nous pousse à explorer le monde et à en tirer des enseignements. La mesure dans laquelle nous pouvons prendre en charge notre propre apprentissage représente notre autonomie d’apprentissage.

L’apprentissage s’inscrit dans un contexte social façonné par l’histoire, l’héritage, la culture, la langue, les coutumes, les règles, les lois et d’autres forces extérieures. Notre contexte social peut prendre de nombreuses formes : un réseau d’ami·es, un club, une équipe, une école, une ville, une nation. Ces groupes sociaux acquièrent leur propre autonomie en fonction des individus qui s’unissent et travaillent à une fin commune. Cette action collective, au service de quelque chose de plus grand que l’individu, est réalisée en créant des interdépendances mutuellement bénéfiques au sein d’un réseau social plus large. L’autonomie individuelle et l’autonomie sociale se rejoignent, de manière à créer un sentiment de connexion, de communauté et d’appartenance.

Dans le domaine de l’éducation, l’autonomie consiste à donner aux élèves, aux enseignant·es et aux écoles les moyens de faire des choix et de prendre des décisions. L’autonomie génère un plus grand engagement, une plus grande motivation, de meilleures expériences d’apprentissage et une utilisation plus efficace des ressources. L’autonomie de l’élève, l’autonomie de l’enseignant·e et l’autonomie de l’établissement sont toutes liées entre elles et sont toutes affectées par des contrôles externes. Notre société fixe des normes académiques. Les programmes d’études précisent la portée et la séquence. Les taux d’apprentissage et les dates d’apprentissage sont prédéfinis. Les écoles sont créées en tant que lieux d’apprentissage. L’éducation est de plus en plus centralisée, réglementée et commercialisée. Ces forces externes influencent et façonnent notre autonomie d’apprentissage individuelle. Elles influencent la mesure dans laquelle nous pouvons diriger notre propre apprentissage. Elles affectent le contrôle que nous avons sur ce que nous apprenons, où nous apprenons et comment nous apprenons.

L’une des propositions uniques de l’éducation ouverte est qu’elle encourage l’autonomie des apprenant·es, des éducateurs et éducatrices et des institutions.

  • Les étudiant·es : 

Pour les étudiant·es, l’éducation ouverte offre un accès immédiat, gratuit ou à faible coût, au matériel et aux ressources pédagogiques. Les ressources éducatives libres peuvent être conservées à vie par les étudiant·es, ce qui leur donne l’autonomie nécessaire pour s’engager dans l’apprentissage, tout au long de la vie, en se référant au matériel de manière continue chaque fois que cela est nécessaire. Les ressources éducatives libres peuvent être adaptées, traduites, localisées et améliorées en permanence, ce qui permet aux étudiant·es d’adapter et de personnaliser leur propre apprentissage.

L’éducation ouverte va bien au-delà du simple matériel d’enseignement et d’apprentissage. Les pédagogies de l’éducation ouverte donnent aux apprenant·es une plus grande influence sur leur propre apprentissage. Au lieu d’assister à des cours magistraux passifs, les apprenant·es peuvent co-créer du matériel d’enseignement et d’apprentissage avec l’enseignant·e, produisant ainsi des connaissances qui seront ensuite utilisées par toutes celles et tous ceux qui les suivront. Ils/Elles peuvent s’engager dans des missions qui génèrent des biens publics locaux ou mondiaux, rendant leur apprentissage publiquement visible et contribuant de manière réelle aux besoins sociaux. Dans l’enseignement supérieur, l’éducation ouverte utilise la recherche ouverte et les données de recherche ouvertes, ce qui permet aux apprenant·es d’acquérir une culture et une compréhension de ce que signifie être un·e chercheur·e et de voir comment l’ouverture accélère le progrès de la connaissance.

  • Les éducateurs et éducatrices: 

Pour les éducateurs et éducatrices, l’éducation ouverte offre un plus grand choix. Les enseignant·es peuvent développer et personnaliser des programmes d’études en fonction de leur propre compréhension d’un domaine. Ils peuvent créer du matériel dans leur propre langue, adapté à leur propre contexte social. L’éducation ouverte, comme la recherche, est ouvertement partagée, ce qui permet aux éducateurs et éducatrices d’apprendre de leurs pairs professionnels et d’utiliser les meilleurs matériels disponibles dans leur domaine. L’éducation ouverte transforme la création de matériel pédagogique d’un effort individuel en un effort d’équipe. Dans une profession souvent limitée par le temps, il est utile de réduire les efforts redondants et de participer à la production, au partage et à la gestion des matériels d’enseignement et d’apprentissage, qui sont mutuellement bénéfiques. Dans ce contexte, l’autonomie n’est pas l’indépendance ou le fait d’être laissé·e seul·e. La plus grande autonomie de l’éducation ouverte s’accompagne d’une plus grande responsabilité, notamment celle de contribuer à l’ensemble des connaissances professionnelles. L’éducation ouverte encourage l’autonomie des éducateurs et éducatrices en leur donnant plus de contrôle et de responsabilité dans la production de connaissances et la possibilité d’innover dans l’enseignement et l’apprentissage, en trouvant de nouvelles façons de rendre l’apprentissage significatif et intéressant pour les étudiant·es.

  • Les institutions : 

Pour les institutions, l’éducation ouverte offre l’autonomie nécessaire pour mieux gérer leurs propres systèmes et processus éducatifs. L’éducation ouverte déplace le lieu de contrôle des agences externes vers les agences internes, ce qui donne aux institutions une plus grande résilience pour gérer les crises et s’autogérer. Les principes qui sous-tendent l’éducation ouverte s’alignent sur la mission et la vision des institutions, notamment en ce qui concerne l’accès à l’éducation, l’accessibilité financière de l’éducation, l’égalité des chances et une plus grande inclusion. En outre, l’éducation ouverte accroît la pertinence sociale de la connaissance et de la recherche en renforçant l’engagement du public et le lien avec la société.

À une époque où l’on s’intéresse beaucoup à la souveraineté, l’éducation ouverte offre un moyen de choisir et de reprendre le contrôle des ressources, des méthodes et des systèmes qui façonnent l’éducation. 

L’éducation ouverte n’est qu’une des nombreuses formes d’ouverture dans l’enseignement supérieur. Il fait partie d’un spectre plus large d’ouverture, comprenant la recherche ouverte, la science ouverte, l’accès ouvert, les données ouvertes, l’innovation ouverte, le matériel ouvert, le code source ouvert et la gouvernance ouverte. Chaque ouverture offre une autonomie supplémentaire. Leur combinaison crée un effet de synergie qui maximise l’autonomie pour le bien de toutes les parties concernées.

Veuillez noter que cet article a été traduit avec l’aide de l’intelligence artificielle et révisé par des personnes non professionnelles de la traduction. Malgré nos efforts pour garantir la correction et la fidélité du texte, des erreurs ou imprécisions peuvent subsister. N’hésitez pas à nous en faire part : chaireunescorelia@univ-nantes.fr

Encourager l’Autonomie

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