UNOE, le réseau Unitwin en Éducation Ouverte

Permettre la localisation et la traduction 



L’éducation ouverte favorise la diversité linguistique et culturelle

L’article d’aujourd’hui est écrit par Glenda Cox

Glenda Cox, professeure associée, travaille au Centre for Innovation in Learning and Teaching (CILT) de l’Université du Cap. Son travail porte sur l’enseignement post-universitaire, les projets de changement de programme, l’Éducation Ouverte et le développement du personnel. 

Elle est titulaire de la Chaire UNESCO sur l’Éducation Ouverte et la justice sociale (2021-2025) et membre du réseau UNITWIN sur l’Éducation Ouverte (2024-2028). Elle est également vice-présidente du conseil d’administration de Open Education GLobal. Elle est passionnée par le rôle de l’Éducation Ouverte dans l’évolution du monde de l’enseignement supérieur.

Les chercheur·es et défenseur·es de l’éducation ouverte ont toujours œuvré pour une éducation de qualité accessible à toutes et tous. Cette priorité reste cruciale, mais aujourd’hui, l’engouement pour l’IA détourne l’attention des besoins éducatifs des étudiant·es. Il est temps de se recentrer sur les principes fondamentaux et les puissants atouts de l’éducation ouverte.

L’éducation ouverte joue un rôle clé dans la lutte contre l’injustice sociale. Nancy Fraser (2005) identifie trois dimensions interconnectées de la justice : économique (répartition des ressources), culturelle (reconnaissance des différentes identités et groupes) et politique (représentation et participation). Jusqu’à présent, la recherche en éducation ouverte s’est principalement concentrée sur la réduction des coûts et l’équité d’accès aux ressources éducatives. Plus récemment, l’accent a été mis sur les multiples atouts de l’éducation ouverte pour remédier aux injustices culturelles et politiques.

Cet article de blog se concentre sur la reconnaissance culturelle à travers la traduction et la localisation de l’éducation ouverte. L’absence de reconnaissance culturelle est une forme d’injustice répandue à l’échelle mondiale. Nancy Fraser la définit comme une dévalorisation des valeurs culturelles. Une réponse juste consiste à reconnaître et à valoriser les attributs des individus ainsi que leurs manières d’être, de comprendre et d’agir sur le monde.

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  • Traduction : 

Des études montrent la domination de l’anglais dans l’enseignement supérieur à l’échelle mondiale (Doiz et al., 2013). Nombre étudiant·es accèdent à l’université avec l’anglais comme deuxième ou troisième langue et doivent surmonter des défis linguistiques tout en s’adaptant à une nouvelle culture. Une solution consiste à traduire les concepts clés des manuels ouverts existants. Avec l’essor des outils de traduction automatique et des modèles linguistiques avancés, il devient plus facile d’intégrer plusieurs langues dans l’éducation ouverte, la science ouverte (UNESCO, 2021) et l’accès ouvert. Cependant, la traduction des ressources éducatives dans les quelques 7 000 langues parlées dans le monde reste un objectif lointain (Bowker, 2024). Le projet “No Language Left Behind” de Meta AI vise à soutenir 200 langues (Costa-Jussà et al., 2022). Toutefois, l’anglais demeure la langue cible principale, ce qui fait peser la responsabilité de la traduction sur les chercheur·es non anglophones, tandis que les chercheur·es anglophones conservent leur position privilégiée (Bowker, 2024).

  • Localisation, transformation des programmes et décolonisation : 

En plus de la traduction, il est essentiel d’assurer un accès épistémologique aux savoirs grâce à des pédagogies inclusives et une transformation des programmes. L’accès épistémologique ne se limite pas à l’accès physique ou formel aux ressources universitaires, mais concerne leur compréhension et leur appropriation par les étudiant·es. Les enseignant·es doivent tenir compte des besoins de leur public étudiant, car il n’existe pas d’approche unique applicable à tout le monde

Les auteur·es de manuels ouverts à l’Université du Cap définissent la localisation comme un processus de contextualisation de l’enseignement qui permet de s’affranchir de la domination des perspectives européennes et américaines. L’adaptation des contenus inclut l’intégration d’études de cas locales qui reflètent les expériences vécues des étudiant·es. La transformation des programmes vise à actualiser les cours et les supports pédagogiques afin d’y inclure de nouvelles formes de pensée et d’assurer que le corps enseignant soit représentatif de la diversité étudiante.

  • Décolonisation :

 Une discussion sur la transformation des programmes doit nécessairement inclure la décolonisation. Ce débat est particulièrement présent dans les établissements d’enseignement supérieur, notamment dans les pays anciennement colonisés. Hölscher, Zembylas et Bozalek (2020) mettent en avant deux aspects fondamentaux de la décolonisation :

  1. Résister à l’eurocentrisme et reconnaître les contributions des populations colonisées.
  2. Réparer les torts causés par la domination coloniale en adoptant une posture éthique visant la justice pour celles et ceux qui continuent de subir des formes persistantes de colonialité.

L’éducation ouverte offre des moyens justes d’enseigner, de sélectionner et de produire du contenu éducatif.

  • Conclusion:

L’éducation ouverte n’a pas encore résolu les défis économiques et socio-politiques auxquels font face les universités et les apprenant·es. Toutefois, les manuels ouverts permettent aux acteurs et actrices de l’éducation ouverte de prendre des mesures concrètes pour transformer les programmes. Des contenus locaux, pertinents et accessibles sont essentiels pour réparer les injustices passées et présentes. L’éducation ouverte constitue un levier pour mettre en avant la diversité culturelle et linguistique. L’objectif est de fournir aux étudiant·es des supports de cours traduits, contextualisés et en phase avec leurs réalités vécues.


Références

Bowker, L., (2024) “Multilingualism in Scholarly Communication: How Far Can Technology Take Us and What Else Can We Do?”, The Journal of Electronic Publishing 27(1). doi: https://doi.org/10.3998/jep.6262

Costa-jussà, Marta R., James Cross, Onur Çelebi, Maha Elbayad, Kenneth Heafield, Kevin Heffernan, Elahe Kalbassi, et al. 2022. No Language Left Behind: Scaling Human-Centered Machine Translation. https://arxiv.org/abs/2207.04672

Doiz, A., Lasagabaster, D. and  Sierra, J. (2013). Globalisation, internationalisation, multilingualism and linguistic strains in higher education. Studies in Higher Education [online], 38(9), pp. 1407–1421. Available from: https://doi10.1080/03075079.2011.642349 

Fraser, N. (2005) Re-framing justice in a globalising world. New Left Review 36, 69–88. Available from:  https://newleftreview-org.ezproxy.uct.ac.za/issues/ii36/articles/nancy-fraser-reframing-justice-in-a-globalizing-world. 

Hölscher,D., Zembylas,M., and Bozalek, V. (2020). “Neoliberalism, Coloniality and Nancy Fraser’s Contribution to the Decolonisation Debate in South African Higher Education: Concluding Thoughts,” in Nancy Fraser and Participatory Parity: Reframing Social Justice in South African Higher Education, ed. Vivienne Bozalek, Dorothee Hölscher and Michalinos Zembylas. London: Routledge. 

UNESCO. 2021. Recommendation on Open Science. https://www.unesco.org/en/open-science/about

Veuillez noter que cet article a été traduit avec l’aide de l’intelligence artificielle et révisé par des personnes non professionnelles de la traduction. Malgré nos efforts pour garantir la correction et la fidélité du texte, des erreurs ou imprécisions peuvent subsister. N’hésitez pas à nous en faire part : chaireunescorelia@univ-nantes.fr

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