1/3. Pourquoi apprendre aujourd’hui ?
Cette question a fait l’objet de discussions croisées entre partenaires du réseau UNOE. Voici la contribution de la Chaire RELIA.
En novembre dernier, dans le cadre du réseau international UNITWIN en Éducation Ouverte (UNOE), chaque partenaire du réseau était encouragé à lancer, dans son pays, auprès de son université, un groupe de réflexion composé d’étudiantes et d’étudiants pour discuter et partager leur vision du futur de l’apprentissage et de l’éducation.
A Nantes, avec notre groupe d’une dizaine d’étudiant·es de disciplines diverses (Langue, Droit, Humanités environnementales), nous avons démarré avec la question :
Maintenant que l’IA fonctionne, a-t-on encore besoin d’apprendre ?
qui a rapidement évolué vers une question plus globale :
Pourquoi apprend-on aujourd’hui ?
Au fil des discussions et des débats, les étudiant·es ont mis en avant 3 raisons principales qui, pour eux/elles, répondent à cette question, tout en analysant l’impact, positif ou négatif, que l’IA pouvait avoir sur chacun de ces éléments.
On apprend par plaisir, pour le sentiment de satisfaction que cela procure d’apprendre par soi-même et de « savoir ».
On apprend pour socialiser et être intégré·e au sein d’un groupe ou plus généralement dans la société.
On apprend pour pouvoir construire son esprit critique, pour exercer sa pensée critique.
Après plusieurs séances de réflexion, les étudiant·es ont résumé leurs idées dans un petit rapport en vue de le présenter et d’en échanger avec d’autres personnes étudiantes du réseau UNOE.
Le 6 mai dernier, nous avons eu la chance d’accueillir en visio les étudiant.es de Fawzi Baroud, enseignant à Notre Dame Université de Louaize au Liban et membre du réseau UNOE.
Après une rapide présentation des équipes, les étudiant.es libanais.es, qui avaient pris connaissance du rapport quelques jours à l’avance, ont pu poser leurs questions aux étudiant.es français.es et challenger leurs idées.
Des débats nourris et des échanges intéressants
Les discussions ont été animées. Les étudiant.es se sont notamment interrogé.es sur la capacité de l’intelligence artificielle à enseigner la pensée critique mieux qu’un humain, sur la difficulté à accepter qu’il puisse y avoir du plaisir à apprendre alors qu’il faut en réalité souffrir pour arriver au bout de ses études, ou encore sur le paradoxe des universités qui reconnaissent l’importance de la socialisation dans l’apprentissage, tout en agissant assez peu en ce sens.
Retrouvez ici notre article sur le rapport écrit par les étudiant·es

Les groupes de discussion se poursuivent au sein du réseau. Dès qu’un groupe a abouti dans ses réflexions, il en débat avec un groupe d’un autre pays.
A terme, nous espérons pouvoir rassembler tous ces échanges dans un document synthétique qui se voudra le reflet de la vision d’étudiant·es de plusieurs pays (Brésil, Liban, France, Afrique du Sud, Mexique, Tunisie, …). Ces contributions seront ensuite relayées auprès de l’UNESCO qui est en attente de ces opinions et analyses.
En quoi ces réponses sont-elles importantes pour un réseau qui doit s’intéresser à l’impact de l’IA ou à l’éducation ouverte ?
Et nous pouvons aussi “questionner la question” : en quoi ces réponses sont-elles importantes pour un réseau qui doit s’intéresser à l’impact de l’IA ou à l’éducation ouverte ? Notre choix de la question est lié au fait que l’impact de l’IA sur l’éducation est aussi un impact sur la motivation à apprendre. Et qu’il est possible que ces motivations à apprendre soient impactées différemment par l’IA. Ainsi la motivation venant d’un environnement familial favorable, qui pousse à apprendre, qui sait lire les clés de la réussite, sera probablement peu impacté par l’IA. Malheureusement, de telles motivations ne sont à la portée que d’une élite.
L’étape suivante du travail sera donc de chercher des leviers non discriminants sur lesquels on peut agir.
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Pourquoi apprend-on aujourd’hui ? Le projet UNOE : donner la parole aux jeunes
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